Services

Pourquoi la prostitution pose problème en France ?

13 février 2019
Prostitution problème

La prostitution est un métier constamment évoqué au cœur de problèmes sociétaux et monétaires. Réseaux illégaux, kidnapping, travailleurs forcés, violences, ou bien faisant partie de trafic à grande échelle, il s’agit d’un fléau contre lesquels de nombreux pays se battent. Pourtant, et malgré l’idée reçue, la France n’a jamais arrêté ce phénomène, et a interdit à la place l’achat de services sexuels. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

La prostitution : qu’est-ce que c’est ?

La prostitution implique bien plus que simplement l’achat de services sexuels. Par exemple, les escort ne sont pas des prostituées, et à ce titre, ne tombent pas sous le cadre juridique de la loi. Le proxénétisme n’est pas non plus puni par la loi, seul l’acte d’achat l’est en lui-même, inculpant à la fois la travailleuse et le client.

La prostitution, donc, est l’acte de livrer son corps aux plaisirs sexuels d’autrui contre rémunération, et d’en faire métier. Aux yeux de la loi, seuls ceux qui achètent ou qui vendent sont considérés comme coupable, ce qui signifie qu’un proxénète n’est pas coupable de l’acte. Un proxénète est une personne qui gère un réseau de prostitution, et gagne en retour une partie de l’argent gagnée par les personnes dont il s’occupe.

Le problème de la prostitution aujourd’hui

Le Conseil Constitutionnel se penche désormais sur la pénalisation des clients pour un service de prostitution. L’interdiction d’achats d’actes sexuels, est-elle conforme aux droits fondamentaux ? Les requérants de la dépénalisation de l’acte considèrent que la loi ignore le droit au respect à la vie privée, à la liberté d’entreprendre et à la liberté contractuelle. Leurs opposants considèrent, au contraire, que l’abrogation de cette loi serait dangereuse et inadaptée.

Les réseaux de prostitution sont internationaux, et posent problème à la loi. Des femmes sont effectivement enlevées à leur pays d’origine pour venir travailler comme prostituées forcées sans véritable porte de sortie. Sans papiers d’identité réels, difficile de faire valoir ses droits devant l’État. Prostituées mineures et forcées, ne parlant pas une langue permettant de se faire comprendre facilement et donc facilement abusées.

La reconnaissance et l’autorisation de la pratique de ce métier signifieraient un encadrement par la loi et par l’État, et des conditions de travail contrôlées pour un meilleur train de vie des prostituées actuelles. Cela signifierait cependant également de reconnaître les travailleuses du sexe comme un service légal, et donc de devoir encadrer toutes les étapes du recrutement de ces femmes et hommes.

Prostitution problème

Vers une solution ?

La prostitution illégale n’est pas près de s’arrêter en France. Il existe malheureusement de nombreux réseaux qui la pratiquent efficacement, en faisant venir sur le sol français des jeunes filles qui n’ont d’autres choix que d’obéir à des personnes pour des raisons diverses. L’arrêt d’un réseau ne signifie malheureusement pas l’arrêt des autres, et la fermeture d’une enseigne revient à couper la tête d’une hydre : d’autres reviennent instantanément.

C’est pourquoi le Conseil Constitutionnel considère aujourd’hui changer la loi afin de l’adapter, puisque fermer les yeux sur le problème ne le rend pas moins vrai, il est possible que donner un coup de pied dans la fourmilière puisse faire progresser les choses, ou au moins changer la situation intolérable actuelle. Un encadrement de cette situation de travail aux frontières et par les forces de l’ordre pourrait permettre, sur le long terme, de créer un travail salarié et correct qui, s’il restera toujours un peu borderline, améliorera tout du moins drastiquement les conditions de travail et de vie de ceux qui le pratiquent.

Vous aimerez aussi

Pas de commentaires

Faites nous un retour !